Les végétaux ligneux développent deux classes racinaires: des racines courtes non ligneuses spécialisées dans l’absorption (chevelu), caduques à court terme (1-3 ans) ; des racines longues ligneuses assumant toutes les autres fonctions.
Ces dernières s’organisent en deux sous-classes :
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les racines pérennes (pivot, charpentière horizontale) assurent l’ancrage, explorent le sol et constituent la charpente de l’enracinement.
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les racines caduques (colonisation et exploitation) naissent latéralement sur la charpente, colonisent et exploitent le sol puis s’élaguent alors qu’elles sont sans cesse renouvelées par les extrémités en croissance de la charpente.
Tous les apex de racines ligneuses absorbent et portent latéralement du chevelu absorbant.
Le développement racinaire s’inscrit dans une séquence d’événements (croissance, ramification différenciation) déterminant l’architecture spécifique de l’enracinement. Le pivot est le centre organisateur. En relais, le méristème terminal de chaque racine exerce sur ses ébauches laté- rales une dominance qui définit, dès leur formation, leur potentiel de développement dans l’architecture spécifique.
L’enracinement d’un arbre se développe en 4 étapes résu- mées dans le tableau ci-après. À chaque étape, des racines latérales ligneuses plus complexes et plus ramifiées que les précédentes se différencient à la base du pivot.
Stratégie d’occupation du Sol
Au terme de cette séquence de différenciation, chaque espèce révélera sa stratégie propre d’occupation du sol, fruit du gigantisme ou de la répétition de son architecture spécifique.
En sol forestier, 80 % de la biomasse racinaire (biomasse ligneuse) occupent les horizons de surface riches en matière organique (0-50 cm). Le record d’extension hori- zontale est de 90 m (rayon) en forêt tropicale et de progres- sion verticale est de 60 m (désert).
Si la stratégie de développement est spécifique, le tracé des racines est fortement influencé par le sol hétérogène et anisotrope2. La trajectoire des racines est opportuniste, chacune réduisant sa prospection des zones contraignantes et accentuant son déploiement dans les parties plus favo- rables (croissance compensatrice). L’enracinement est rarement rectiligne et symétrique de part en part.
Malgré l’existence de relation spécifique entre stade de développement aérien et souterrain, toute recherche de corrélation entre rayons du houppier et du système raci- naire est illusoire. Les contours racinaires très irréguliers ne peuvent être devinés sans observation directe.