Les racines, bien qu'elles soient cachées, ont une importance fondamentale dans la vie de l'arbre
- Les grosses racines ligneuses assurent l'ancrage de l'arbre au sol et le transport de la sève,
- Les radicelles et les poils absorbants dont le diamètre ne dépasse guère 1 mm (associées aux mycorhizes) ont pour rôle d'absorber l'eau et les éléments minéraux qui composeront la sève brute.
- Les racines stockent une partie des réserves nutritives de l'arbre (sucres, amidon, composés azotés et lipides).
Où se répartit le système racinaire ?
- Les racines d’ancrage se répartissent dans un volume de sol dépendant de plusieurs paramètres : l’essen- ce, la hauteur de l’arbre, le diamètre de son tronc, l’exposition au vent, la structure du sol et la profondeur exploitable.
- Les racines peuvent s’étendre latéralement dans un rayon supérieur à la hauteur de l’arbre (jusqu’à
- trois fois la hauteur de l’arbre). Cependant, il est très difficile de déterminer l’extension des racines. Souvent l’organisation des racines est inégalement répartie dans le sol.
- Les radicelles sont essentiellement situées dans les 40 premiers centimètres du sol où elles trouvent l’oxygène et la matière organique qui leurs sont nécessaires pour vivre.
Les dommages pouvant être causés aux racines et leurs conséquences Les principaux dommages causés aux racines pendant les travaux de terrassement sont :
Le compactage du sol par le passages de véhicules ou d’engins lourds.
Le tassement et la compression des matériaux réduisent la porosité du sol. Ceci limite la percolation de l’eau et la capacité drainante du sol. Ceci limite aussi les échanges gazeux et cause l’asphyxie racinaire (les racines ne peuvent plus respirer).
Le remblaiement
L’épaisseur des matériaux disposés sur le sol éloigne la source d’air des racines et provoque également l’asphyxie racinaire. La nature des remblais a une influence ; s’ils sont sableux, limoneux, argileux, crayeux ou anthropiques, les conséquences peuvent être différentes, ils peuvent modifier l’acidité (pH) du sol.
Il ne faut jamais enterrer le collet d’un arbre. Certaines essences telles que le noyer, le chêne, le hêtre sont excessivement sensibles au remblaiement.
Le décaissement
Le décapage de la couche superficielle du sol élimine une très grosse proportion du chevelu racinaire indis- pensable à l’absorbtion de l’eau et des éléments minéraux. Il occasionne entre autre des blessures qui seront colonisées par des champignons. Les mycorhizes sont aussi éliminées lors d’un décaissement.
La modification de l’alimentation en eau du sol.
La réalisation de drainages à proximité de l’arbre ou la dérivation d’un fossé peuvent assécher le sol. Au contraire la dérivation d’eau à proximité de l’arbre peut aboutir à une saturation en eau et asphyxier le sol.
L’écorçage ou l’amputation des racines
La section ou l’écorçage du pourtour d’une racine (section du xylè- me conduisant la sève brute) stoppe l’alimentation en eau et en éléments minéraux irriguant le végétal.
La coupe des racines d’ancrage réduit l’accroche de l’arbre qui risque de basculer. Plus le diamètre des racines sectionnées est grand, plus les dégâts sont importants.
Les plaies sur les racines coupées ou écorcées sont souvent colonisées par des champignons qui dégradent le bois (Ganoderme par exemple). Il n’existe aucun moyen curatif pour stopper le développement de ces champignons. Les pathologies racinaires peuvent ainsi altérer gravement la physiologie et la résistance mécanique des arbres. La contamination débute sous terre et ne peut pas, par conséquent, être diagnostiquée de maniè- re précoce et évidente. Les effets ne seront visibles que plusieurs années après les dégâts, mais ils seront irrémédiables et pourront rendre les arbres dangereux.
Le gel ou le dessèchement des racines
Le chevelu racinaire peut être desséché par le vent, le soleil ou gelé lorsqu’il est mis à nu et n’est plus protégé par le sol qui l’entoure naturellement.
La pollution du substrat
Le déversement accidentel de produits toxiques dans le sol (hydrocarbures, ciments, résines, ...) peut provoquer l’empoisonnement du végétal.
Ces différentes altérations du système racinaire provoquent l’affaiblissement et parfois la mort des arbres. Les végétaux déjà faibles et les sujets âgés sont, bien sûr, plus sensibles.
Un arbre qui a mis des décennies à se développer peut ainsi être détruit en quelques minutes.
Il est moins onéreux de prévenir les dégâts plutôt que d’essayer de les réparer (cela est d’ailleurs souvent impossible).